Salah Philippe
En cherchant à remonter vers l’amont de l’impétueux
oued Ahansal qui descend à une vitesse folle vers Taghzirt en serpentant la profonde vallée de l’Akka
N’Ouhansal, rebondissant dans un fracas étourdissant d’un rocher à l’autre
toutes écumes blanches dehors et qui éclabousse par ses embruns les lauriers roses qui
peuplent ses rives sur son passage.
La vallée est riche par la variété
d’arbres qui la jalonnent, des bouquets de thuya, des pins, des caroubiers
centenaires et de beaux spécimens d’arbousiers, et si vous avez de la chance
vous aurez à voir en toute liberté des colonies de singes macaques de
berbérie. Les effluves des senteurs
dégagés par ces petits arbustes, des lentisques aux baies rouges
farouchement harcelés par une horde vorace
de chèvres mi-sauvages qui vous
taquinent les narines et vous poussent à continuer votre ascension.
La petite route goudronnée reste
praticable malgré les orages violents qui avec le temps ont marqués certains
points par des rigoles laissées par la trainée
de boue et de pierrailles, on arrive sans
encombres près d’un petit dispensaire à ce qui semble être la place du petit
village. Sur les hauteurs se dresse fièrement le minaret d’une petite mosquée
aux couleurs ocre rouges. La petite école aussi contraste avec la végétation et
les Ighrems en pisé, elle se distingue
aussi par ses couleurs à la nouvelle mode décidée dans les hautes sphères. Les
enfants sont un peu effarouchés mais finissent par se rapprocher, c’est jour de
classe mais les maitres n’ont pas osés défier les intempéries.
Le village est depuis longtemps réputé
par la qualité de ses pommiers. La route a permis aux gens du Douar d’obtenir
un prix honorable pour la vente de leur production de pomme. Un petit pont peu
engageant relie la petite place au reste du Douar qui est un peu plus en
hauteur, et des signes indiquent que des travaux récents ont été effectués
jusqu’à l’école. Des travaux de murs de soutènement en gabion et pierraille
avec aussi un enrobage bicouches en bitume de la chaussée mais qui n’ont pas
résistés aux forces de la nature. Pourtant il y a moins d’un trimestre que
l’entrepreneur a effectué les travaux. Il semble que le bailleur soit la
Commune de Taghzirt, si c’est le cas, une commission doit être diligentée dans
les plus brefs délais sur les lieux.